(Agence Ecofin) - Le secteur du pétrole sort du lot dans un marché mondial des fusions-acquisitions globalement morose en 2012. Selon une récente étude réalisée par le cabinet d’audit financier Ernst & Young, le montant cumulé des transactions réalisées dans le secteur pétrolier a atteint 402 milliards de dollars l’an passé, soit davantage que les 337 milliards de 2011 et que le précédent record de 393 milliards de 2010.
Selon l’étude annuelle intitulée « Mergers and acquisitions outlook», 1616 deals ont été, au total, annoncés dans le secteur du pétrole l'an dernier. Parmi eux, les spectaculaires acquisitions de TNK-BP par Rosneft, en Russie, pour près de 60 milliards de dollars, ou du canadien Nexen par le chinois CNOOC, pour 15 milliards de dollars.
Les plus grosses transactions de 2012 ont été réalisées par des sociétés russes et chinoises. A elles seules, les trois grandes compagnies chinoises, CNPC (qui détient PetroChina), CNOOC et Sinopec ont dépensé 34 milliards de dollars en acquisitions l'an passé.
Le rythme s'est certes un peu ralenti au début de 2013, essentiellement marqué par l'achat, par Shell, des activités de GNL (gaz naturel liquéfié) de Repsol, pour 4,9 milliards de dollars, ou de l'américain Berry Petroleum par son compatriote LINN Energy, pour 4,2 milliards de dollars. Les moteurs fondamentaux du marché n'en restent pas moins suffisamment puissants pour que les deals continuent de se multiplier. Les compagnies ont toujours besoin de grossir, d'afficher de la croissance, de se positionner sur les «thèmes porteurs». Et le recul du cours du brent ces dernières semaines, tombé de 112 dollars le baril en 2012, à 104 dollars le 22 mai 2013 pourrait peser sur la valeur des cibles potentielles et fournir des occasions en or.
L'époque n'est plus, toutefois, aux mégafusions qui avaient rythmé la fin des années 1990 et le début des années 2000. Les majors pétroliers, ExxonMobil, Chevron, Shell, BP ou Total, ont une taille suffisante pour supporter les lourds investissements nécessaires dans le secteur. Seules les compagnies nationales de pays émergents, soucieux de sécuriser leurs ressources en hydrocarbures, seraient susceptibles de lancer des opérations à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Cela ne va pas, néanmoins, empêcher les majors de s'intéresser à de plus « petites » compagnies comme Premier Oil, Cairn Energy, Tullow Oil ou BG, Anadarko et Noble Energy, qui ont fait récemment d'importantes découvertes au large du Nigeria, du Ghana, du Brésil, du Mozambique, d'Israël ou encore de l'Australie.