(Agence Ecofin) - Le déficit budgétaire global (les dons inclus) des pays membres de l'Union Monétaire Ouest-Africaine s'est accru en 2014 de 1,5 point de base et a atteint 4,8% du Produit Intérieur Brut (PIB) régional contre 3,3% seulement en 2013. Cette situation a été largement causée par la hausse des dépenses publiques, qui ont investi massivement pour réduire le gap en infrastructures.
Cette détérioration supplémentaire a provoqué un accroissement de la dette publique sous régionale à 44,7% du PIB de 2015, contre seulement 38,9% en 2014. La sous-région a bénéficié de la baisse des prix des hydrocarbures, principale source d'énergie de ses pays membres, améliorant du même coup leurs balances commerciales, notamment celle de la Côte d'Ivoire, qui a bénéficié d'une embellie des cours du cacao, dont elle est le premier producteur mondial, et de l’arachide.
Même si cette dynamique d'endettement va se stabiliser dans les prochaines années, elle devrait se poursuivre car, selon des données sur les comptes nationaux globaux, le PIB de l’UEMOA devrait croître de 6% et la part des épargnes nationales sur cette valeur ajoutée créée, sera en moyenne de 18,3% dans les 3 prochaines années, tandis que les investissement effectués (publics et privés) constitueront 24,7% du PIB en 2016, progressant même à près de 27% à l'horizon 2020, tandis que les crédits octroyés au secteur privé se stabiliseront autour de seulement 12,5%.
Le FMI recommande ainsi aux autorités sous régionales de rendre plus effectives les orientations de politique monétaire, en tirant profit d'un faible niveau d'inflation, pour effectuer des réformes audacieuses, susceptibles d'améliorer la liquidité (circulation de l'argent) au sein de l'économie sous régionale. L'institution recommande aussi d'améliorer la régulation bancaire et de faire des efforts pour l'adapter aux standards internationaux afin de limiter les risques d’exposition aux créances douteuses.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.